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  L'Impressionnisme
quelques peintres de ce courant
 
Eugène Boudin (1824-1898)

    Peintre français, précurseur de l'impressionnisme. Eugène Boudin, fils d'un marin de Honfleur, exerça d'abord le métier de papetier-encadreur avant de découvrir, sous l'influence de Millet et de Thomas Couture, sa vocation de peintre et de s'y consacrer. En 1849, il s'installa à Paris pour étudier la peinture sous la direction d'Eugène Isabey. En 1859, il exposa pour la première fois, il fut remarqué pour ses atmosphères claires et lumineuses alors inhabituelles.

Rencontre avec Monet et Courbet

    En 1858, il se lia d'amitié avec Courbet et Monet. Avec Monet, sur lequel il exerça une influence importante, il est en effet un des premiers peintres à travailler en plein air plutôt qu'en atelier. Ce sont «les états de l'atmosphère selon le lieu, l'heure et le vent» qui l'intéressent. En 1861, il rencontre Corot, dont les tons clairs et éteints, les valeurs nuancées d'ocre et de gris lui ouvrent la voie. En 1870, il montra de l'intérêt pour des sujets nouveaux, la lumière, les ciels immenses et mouvants, l'atmosphère sans cesse renouvelée de la Manche. Il se concentra sur les marines, les ports et les stations balnéaires de la Bretagne dont il admirait la lumière et la poésie des paysages. En 1874, il participa à la première exposition des impressionnistes. Bien qu'il restât réticent à leur pratique il fut cependant reconnu par eux comme un précurseur. Leur admiration ne fut pas étrangère au succès de l'exposition qui lui fut consacrée chez Durand-Ruel en 1883.

Claude Monet (1840-1926)

De l’apprentissage à la première exposition impressionniste

    Né à Paris le 14 Novembre au 45 rue Laffitte dans le IX. Il est le 2ème fils de Adolphe et Louise-Justine. Il est baptisé sous le nom d’Oscar Claude et appelé Oscar par ses parents. Ses premières années sont placée sous le signe de la musique grâce au talent de chanteuse de sa mère. En 1845, il s’installe au Havre où il entre au collège communal. Ses premiers dessins, datés de 1857 sont des caricatures de personnages, des croquis de bateaux et de paysages, révélant son goût du plein air. A la suite d’une rencontre avec Eugène Boudin, il exécuta ses premières toiles en plein air. Il disait : « Si je suis devenu un peintre, c’est à Boudin que je le dois ». En 1859, Monet quitta Le Havre pour Paris, où il poursuivit ses études artistiques à l’Académie suisse. En 1862, il rejoignit l’atelier de Charles Gleyre où il rencontra les artistes qui devaient former à sa suite le mouvement impressionniste : Camille Pissarro, Pierre Auguste Renoir, Alfred Sisley. En 1866, il fit la connaissance d’Édouard Manet, alors considéré comme le père spirituel de la jeune école.
    Monet peint les paysages qu’il avait sous les yeux (l’Estuaire de la Seine, 1865), ainsi que des scènes de la vie quotidienne. Réfugié à Londres pendant la guerre de 1870, Monet découvrit les compositions de Turner, et fut marqué par son traitement de la lumière. Il retourna à Argenteuil en 1871, mais vit la majeure partie de sa production refusée ainsi que celle de ses amis.
    Monet et les artistes «indépendants» organisèrent alors leur propre exposition en 1874, dans l’atelier du photographe Félix Nadar. La critique, jugea leur style sommaire et inachevé et les qualifia du nom moqueur d’impressionnistes, tournant en dérision le titre d’un tableau exposé par Monet : Impression, soleil levant (1872, musée Marmottan, Paris). Les compositions de Monet datant de cette époque montrent l’utilisation de couleurs pures. Le blanc, suggérant la lumière, et le bleu, apposé dans les zones d’ombre, lui permettaient de traduire avec beaucoup de vérité le paysage qu’il avait sous les yeux à un instant précis.

Les années de gloire

    Lors de la troisième exposition du groupe en 1877, Monet présenta une série de tableaux sur le thème de la gare Saint-Lazare. Ce sont des représentations de l’architecture métallique, vue à différentes heures de la journée. Ils furent applaudis par Zola et reçurent un accueil critique favorable. Vers le milieu des années 1880, Monet fut reconnu comme le chef de file de l’école impressionniste. C’est à partir de 1889 qu’il entreprit de façon plus systématique ses grandes «séries» sur un même sujet (meules, peupliers du bord de l’Epte, cathédrales de Rouen).
    En 1890, il acheta une propriété dans le village de Giverny, non loin de Paris, où il aménagea un magnifique jardin riche d’une grande variété de fleurs, agrémenté d’un petit étang et d’un pont d’inspiration japonaise que l’on voit notamment dans le Bassin aux nymphéas, harmonie verte (1899, musée d’Orsay, Paris). À partir de 1899, les motifs de son jardin composent la plus grande partie de ses tableaux. Ce fut le cas en particulier de ses «Nymphéas» de format parfois gigantesque, qu’il peignit pendant 30 ans : par amitié pour Clemenceau, il accepta d’en composer une série pour l’Orangerie des Tuileries. Bien que sa vue baissât, il acheva cette œuvre gigantesque quelques mois avant sa mort.

    Impression soleil levant

    Peinture daté de 1872, mais probablement exécutée en 1873, d’après la date du séjour au Havre qui donne lieu à la réalisation. Elle est conservé au Musée Marmottan à Paris. Le paysage maritime est un thème fréquent (Courbet, Manet, Whistler), et Monet le pratique à Honfleur, à Etretat, au Havre et en Hollande. Mais le travail en plein air sur le motif, appris de Boudin et de Jongkind, le pousse à saisir la fugacité des formes et des couleurs, à transcrire l’instant au détriment d’une « vue » à proprement parler, qui serait recomposée en atelier. Au bord de l’eau (1868, Art Institute, Chicago) puis la Grenouillère (1869, Metropolitan Museum, New York) marquent son évolution vers une peinture 1ibre, fluide, aux touches fragmentées et rapides, qui saisit l’eau, la lumière et les reflets. Plutôt que rechercher un motif particulier, il veut « peindre ce qu’il y a entre le motif et lui ». La mer, le ciel, les nuages sont des motifs en eux-mêmes, comme déjà chez Turner. Attiré par la vie « moderne », ce sont ses grues de port, ses cheminées et ses fumées qu’il peint dans la toile (huile sur toile, 48 x 63 cm), à laquel1e il donne, pressé par les nécessités du catalogue de l’exposition de 1874 organisée dans l’atelier du photographe Nadar, le titre non descriptif et général d’Impression, d’ailleurs plus d’une fois employé avant lui, et à peine précisé par la mention soleil levant. L’ironie du critique Louis Leroy dans la revue Charivari va faire la fortune du mot et baptiser les Impressionnistes : « Impression. J’en étais sûr, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans. »
    Proche d’une esquisse tant le style est libre et rapide, suggestif, presque abstrait dans l’absence de toute description, la toile s’attache à reproduire l’atmosphère du port, dans les brumes du petit matin percées par un soleil encore rouge, se reflétant dans le clapot de l’eau. Ce qui va choquer, c’est la technique enlevée, la touche juxtaposée comme à la hâte, visible, sans “fini », voire comme bâclée. La sensation visuelle, le pur instantané atmosphérique, guident une démarche où 1a fragmentation de la touche et les couleurs pures s’accordent bientôt à 1a vibration colorée des heures de la journée (les Meules), à la fluidité de l’air (les Peupliers), à l’effet dissolvant de la lumière (les Cathédrales), à l’effusion totale de matière et de couleurs les Nymphéas). La vision de l’artiste prime sur l’objet de la vision, la façon de peindre sur lu chose peinte.

Pierre-Auguste Renoir (1841-1919)

Un apprentissage, de la porcelaine à la figure impressionniste

    Né dans une famille d’artisans à Limoges, Pierre-Auguste Renoir commença à peindre, d’abord sur de la porcelaine dès l’âge de treize ans, puis à partir de dix-sept ans, sur éventails et sur tissus. En1862, il s’inscrivit à l’Ecole des beaux-arts et étudia dans l’académie parisienne du peintre suisse Charles Gleyre (1808-1876), où il rencontra Sisley, Basile et Monet qui influença le début de sa carrière. Ses premières œuvres sont encore marquées par l’influence de Courbet. En 1864, il exposa pour la première fois à Paris ; il fut admis au Salon des artistes français en1868 avec Lise à l’ombrelle(1867). En 1869, il travailla avec Monet aux trois vues de la Grenouillère . De 1870 à 1883, il adopte désormais la technique impressionnisme, appliquant celle-ci au paysage ,à la figure et au nu en plein air. Il participe à plusieurs des expositions du groupe et réalise, durant ce temps, des paysages , des natures mortes, des compositions en plein air dont le Bal au Moulin de Galette (1876) et le Déjeuner des canotiers (1881) demeurent les plus importants chefs-d’œuvre. Il reste considéré comme l’une des grandes figures de l’impressionnisme

Œuvres

    les Régates à Argenteuil (1874), le Moulin de la Galette (1876), les Parapluies (1883) ; ces œuvres rassemblent les caractéristiques d’un impressionnisme très parisien (ambiances de loisirs, foules citadines). Une sorte de vibration, faite d’ombre et de soleil, relie tous les personnages des scènes champêtres dans une atmosphère lumineuse. Un effet analogue d’éclairage se trouve dans le Déjeuner des canotiers(1881) qui témoigne d’une spécification parfaite des personnages, dans la mobilité des gestes et des attitudes.

    Bal du Moulin de la Galette

    Le Moulin de la Galette était une sorte de grand hangar situé sur la butte Montmartre à Paris, juste devant le moulin qui subsiste et lui doit toujours son nom . Ici, Renoir exprime la joie de vivre d’une belle époque révolue, où les jeunes étudiants, modèles, midinettes, dansent, discutent , boivent, mangent en plein air dans cette atmosphère merveilleuse des guinguettes. Renoir aimait particulièrement ces plaisirs sains et populaires, où le bonheur de vivre n’avait d’égal que le bonheur de peintre. L’ambiance joyeuse de liberté et de plaisir bon enfant que l’on trouvait alors dans ces bals populaires plaisait à la bohème et aux artistes qui s’y retrouvaient volontiers les dimanches après-midi .Pour restituer toute la saveur de cette kermesse populaire et chaleureuse, Renoir n’a pas utilisé de modèles professionnels. Il a fait poser des jeunes ouvrières de Montmartre habituées de la ginguette. Les hommes sont tous des intimes ou des connaissances du peintre. On y voit en particuliers Georges Rivière, biographe et ami de toujours de Renoir, assis à la table en compagnie de Norbert Goeneutre et de Franc-Lamy, deux peintres maintenant oubliés.

Paul Cézanne (1839-1906)

    Peintre français, considéré comme le précurseur de l’art moderne. Il voulait imposer un art de la synthèse. Toutefois, l’œuvre de Cézanne resta largement ignorée pendant la plus grande partie de sa vie, se méfiant des critiques et des expositions.

Du débuts à Paris à une nouvelle utilisation de la couleur

    Fils d’un riche banquier, Cézanne naquit le 19 janvier 1839, à Aix-en-Provence. Il eut pour ami d’enfance Émile Zola. Après des études de droit, entre 1862 et 1869, aux côtés de Zola, il partagea sa vie entre Aix et Paris.
    Ses premiers tableaux révélèrent son goût des allégories, l’intérêt de la représentation du réel en peignant des portraits et des natures mortes, la Pendule au marbre noir (1869-1870, collection particulière, Paris). L’influence la plus décisive que reçut alors Cézanne fut celle de Camille Pissarro, chez lequel il s’installa à Auvers-sur-Oise, en 1872. Il enseigna au jeune peintre la technique de la peinture de plein air. Sous le patronage de Pissarro, de 1872 à 1873, Cézanne abandonna les tonalités sombres pour des teintes vives et s’orienta vers les scènes de la vie rurale où la couleur prenait le pas sur le modelé.
    Sous la pression de Pissarro, Cézanne participa à certaines des expositions impressionnistes. Il s’éloigna de ses compagnons parisiens entre la fin des années 1870 et le début des années 1880. En 1886, il hérite de la fortune de son père, acquérant ainsi une aisance financière.
    Les années 1880-1890 furent celles de la maturité du style cézannien, voulant marquer la construction de l’espace pictural plutôt que l’apparence du moment.

La dernière période

    Son style évolua vers une simplification des formes, une géométrie dissolue au fur et à mesure dans la couleur. Ainsi, dans la série de la Montagne Sainte-Victoire, Cézanne proposa une réflexion sur la notion même de paysage en répartissant le rendu perspectif des plans (la Montagne Sainte-Victoire, vue de Bibémus, 1898-1900, musée d’Art de Baltimore). La dernière partie de son travail se caractérisa par la mise en place de grands portraits (les Grandes Baigneuses, v. 1899-1906, musée d’Art de Philadelphie). La génération des peintres suivant adopta la plupart des caractéristiques propres à Cézanne.
    Pendant de longues années, le travail de Cézanne ne fut connu que de ses amis impressionnistes et de quelques artistes comme Vincent Van Gogh et Paul Gauguin. En 1895, toutefois, Ambroise Vollard, organisa une exposition des œuvres de Cézanne. En 1904, Cézanne figura dans une importante exposition officielle. A sa mort (à Aix, le 22 octobre 1906), il avait acquis une reconnaissance considérable.

Édouard Manet (1832-1883)

    Peintre français dont les œuvres ont inspiré le mouvement impressionniste, mais qui s’attacha toujours à préserver son indépendance. L’influence considérable qu’il exerça sur la peinture française et, plus généralement, sur l’art moderne s’explique à la fois par le choix de sujets faciles, tirés de la vie quotidienne, par l’utilisation de couleurs pures et par une technique rapide et libre.

Des débuts d’influence Hollandaise

    Manet naquit à Paris le 23 janvier 1832, dans une famille de la haute bourgeoisie. Dès l’âge de seize ans, il désira s’engager dans la marine, mais échoua au concours de l’École navale. Il revint à Paris pour étudier la peinture dans l’atelier de Thomas Couture. À partir de 1852, Manet multiplia les voyages à l’étranger : la Hollande. Les premières peintures de Manet représentent essentiellement des scènes de genre, souvent d’inspiration espagnole, ainsi que des portraits. En 1863, Manet exposa son célèbre Déjeuner sur l’herbe au Salon des refusés. La toile de Manet, représentant une jeune femme nue assise, entourée de deux hommes en costume, dans un décor champêtre, attira immédiatement l’attention du public. En 1864, le Salon officiel accepta deux de ses tableaux, et, en 1865, Manet y exposa Olympia (1863, musée d’Orsay, Paris), un nu inspiré de la Vénus d’Urbin qui souleva les protestations.
    En 1866, Émile Zola, qui avait pris fait et cause pour l’art de Manet dans le Figaro, devint son ami ainsi que Edgar Degas, Claude Monet, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Camille Pissarro et Paul Cézanne, qui subirent l’influence de Manet et qui, à leur tour, influencèrent son art, le rendant peut-être plus sensible aux jeux de lumière. En 1874, l’artiste choisit de ne pas participer à la première exposition impressionniste. En 1882, il fut présent pour la dernière fois avec Un bar aux Folies-Bergère , l’une de ses œuvres les plus célèbres. Manet mourut le 30 avril 1883 à Paris, laissant une œuvre imposante, de plus de quatre cents huiles, pastels et aquarelles.

Edgar Degas (1834-1917)

Une inspiration italienne à ses débuts

    De son vrai nom Hilaire Germain Edgar de Gas, Edgar Degas est né le 19 juillet 1834 à Paris. Issu d'une famille de banquiers, il étudia à l'École des beaux-arts sous la direction de Lamothe, avant de partir pour l'Italie en 1859. Il découvrit à Florence, à Naples et à Rome les œuvres de Signorelli, de Botticelli et de Raphaël. Ses œuvres de jeunesse sont des peintures d'inspiration néoclassique, comme les Jeunes Filles spartiates provoquant des garçons à la lutte (1860, National Gallery, Londres), mais surtout de nombreux portraits des membres de sa famille : Portrait de la famille Bellelli (1858-1867, musée d'Orsay, Paris) est son premier tableau véritablement moderne. Degas suivait les principes d'Ingres, qu’il considérait comme le plus grand peintre vivant.

Il rejoint le groupe impressionnisme

    Abandonnant les sujets traditionnels pour se tourner vers des thèmes plus contemporains, Degas fut l'un des premiers à s'intéresser aux compositions des estampes japonaises. Il se lia rapidement avec Manet (Portrait de Manet, 1864), Monet et Renoir, et participa en 1874 à la première exposition impressionniste. Il ne manifesta cependant guère d'intérêt pour le paysage et pour l'étude de la lumière, il leur préféra les scènes urbaines (Portraits à la Bourse; Femmes à la terrasse d'un café, 1877) et les champs de courses (À l'hippodrome, 1869-1872, musée d'Orsay).
    À partir de 1874, il multiplia les œuvres explorant le thème de la danse (l'École de danse, 1874, musée d'Orsay; Danseuse saluant, 1878; Danseuse à la barre, 1880), des petits métiers (les Modistes, 1882-1883; les Repasseuses, v. 1884, musée d'Orsay). Il s'intéressa également au monde de la nuit, des prostituées aux chanteuses de cafés-concerts, pour lesquelles il utilisa le procédé du monotype — estampe à tirage unique. Ayant un remarquable talent de coloriste, il réalisa de nombreux nus féminins, (le Tub, 1886; Après le bain, femme s'essuyant le cou, 1898, musée d'Orsay).
    Dans les années 1880, alors que sa vue commençait à décliner, Degas privilégia le pastel. À la fin des années 1890, presque aveugle, il se consacra quasi exclusivement à la sculpture, qu'il pratiquait déjà depuis une dizaine d'années (Danseuse de quatorze ans, 1880, musée d'Orsay). L'exposition qu'il présenta en octobre 1892 à la galerie Durand-Ruel fut sa première et dernière exposition personnelle. Il fut considéré comme l'un des artistes les plus novateurs de la seconde moitié du XIXe siècle.

Alfred Sisley (1839-1899)

    Peintre impressionniste britannique ayant passé la plus grande partie de sa vie en France.

Début d’un britannique dans la vie parisienne

    Né à Paris de parents anglais, Alfred Sisley fit ses études en France, puis fut envoyé à Londres pour s'initier au commerce, auquel son père le destinait. N'y montrant cependant aucune disposition, il décida de se consacrer au dessin et à la peinture. En 1860, il entra dans l'atelier du peintre suisse Charles Gabriel Gleyre, où il rencontra Claude Monet, Auguste Renoir, Camille Pissarro et Frédéric Bazille. En leur compagnie, il se mit à travailler en plein air, notamment dans les environs de Fontainebleau, à Louveciennes et à Bougival. En 1866, deux de ses tableaux furent admis au Salon, dont Châtaigniers à la Celle-Saint-Cloud (musée du Petit Palais, Paris), qui témoigne de l'influence de Théodore Rousseau. Il s'exile à Londres durant la guerre franco prussienne de 1870.

L’influence des impressionnistes

    Si, jusqu'en 1870, date de la ruine de son père, Sisley faisait plutôt figure de peintre amateur, sa participation en 1874 à la première exposition impressionniste le plaça parmi les peintres novateurs de l'époque. Dès lors, sa technique devint plus vibrante, ses coloris plus chatoyants : il privilégia en particulier les jeux de lumière sur l'eau (Seine, Tamise, canal Saint-Martin), les ciels et les brouillards. En 1879, Sisley s'installa près de Moret, puis à Moret-sur-Loing en septembre 1897, où il passa le reste de sa vie dans la solitude, refusant même de participer à la dernière exposition impressionniste en 1886.

Le style chromatique

    À partir des années 1885, son travail évolua vers un chromatisme plus puissant : renonçant aux gris, bleus et verts très pâles, il utilisa en effet des orangés et des violets profonds (l'Église de Moret, 1893, musée des Beaux-arts, Rouen). Parmi ses œuvres célèbres, on retiendra la Seine à Bougival (1872, musée d'Art de l'université Yale, New Haven), la Neige à Louveciennes (1874, Phillips Collection, Washington), Inondation à Port-Marly (1876, musée d'Orsay, Paris) et Rue de Moret (1888, Institute of Art, Chicago).
    Bien qu'on ait prêté peu d'attention à l'œuvre de Sisley de son vivant, son importance est aujourd'hui reconnue. Son art ne développe pas la force et l'audace d’un peintre comme Monet. L'œuvre de Sisley reste spécifique au sein du mouvement impressionniste : Sisley fut le peintre des impondérables : tout son art est «suggéré», avec une grande délicatesse de touche, pleine de poésie.

Camille Pissarro (1830-1903)

    Peintre français, l’un des principaux animateurs de l’impressionnisme.
    Né aux Antilles, Pissarro s’installa à Paris en 1855, où il se lia avec Corot. Fréquentant l’Ecole des beaux-arts, mais surtout l’Académie suisse, il devint l’ami de Monet, Renoir et Cézanne. En 1863, il exposa au salon des Refusés aux côtés de Jongkind, Manet et Whistler.
Pendant la guerre de1870, il se réfugia à Londres pour y retrouver Monet et Durand-Ruel, qui devint ensuite le marchand des impressionnistes.

Un retour en France, comme défenseur des jeunes artistes

    De retour à la France en 1871, il s’installa à Pontoise, où Cézanne devait bientôt le rejoindre. Etre 1874 et 1896,il participa à toutes les expositions impressionnistes, se faisant le défendeur des jeunes artistes comme Gauguin, Signac ou Seurat. Parmi les tableaux de cette époque, lumineux et bien construits, figurent Paysage près de Pontoise (1874) et les Toits rouges (1877). Vers 1885, il adopta la technique divisionniste des néo-impressionnistes, avant de revenir vers 1890 à la facture de ses débuts. Il consacra ses dernières années à des vues de Paris ou Rouen, comme Effet de nuit, Boulevard Montmartre (1897).

Une relève, de nouveau styles

Van Gogh (1853-1890)

    Peintre néerlandais, dont l’usage arbitraire de la couleur en fait un précurseur des fauves et surtout de l’expressionnisme.
    Van Gogh, né le 30 mars 1853 à Groot-Zundert. C’est là, dans la région minière du Borinage au début des années 1880, que Van Gogh peignit ses premières toiles. Elles représentent des natures mortes. En 1886, Van Gogh s’installa à Paris et vécut avec son frère Théo qui dirigeait une petite galerie de tableaux.
    Dans son enthousiasme, il persuada Paul Gauguin, de le rejoindre. Après moins de deux mois de travail commun, leur relation se détériora gravement et s’acheva par une dispute célèbre au cours de laquelle Van Gogh menaça Gauguin avec un rasoir. La même nuit, Van Gogh se trancha une oreille. L’artiste travaillait avec ardeur. Pourtant, le 27 juillet 1890, il se tira un coup de revolver et décéda deux jours plus tard.
    Son œuvre, environ sept cent cinquante tableaux et mille six cents dessins, dont ses autoportraits, très célèbres.

Seurat (1859-1891)

    Peintre français qui, avec Paul Signac, initia le néo-impressionnisme et en fut l’un des plus grands représentants.
    Seurat naquit le 2 décembre 1859, et fut formé à l’École des beaux-arts de Paris. De sa découverte du courant impressionniste, il retiendra l’impossibilité à rendre les couleurs réelles de la nature. Afin d’éviter les salissures du temps et l’inexactitude des teintes, il mit au point une technique scientifique désignée sous le terme de pointillisme ou divisionnisme. Seurat mourut le 29 mars 1891.

Le Pointillisme

    Substituer au mélange pictural le mélange optique. Les plages de couleurs furent constituées par la juxtaposition de petites touches de couleur pures. L’œil du spectateur devint alors le lieu du mélange, reconstituant par les lois de l’optique et sans aucun parasite extérieur, la perception naturelle des éléments.

Le cubisme

    Courant artistique dont l'apparition et le développement en France naît à partir de 1907. Certains peintres et plus spécifiquement Picasso et Braque s'engagèrent, au début du XXème siècle, dans une simplification de la représentation qui les conduisit à privilégier l'étude des volumes et des cadres structurels de la forme.
    La forme se disloque le long d'arêtes et de lignes de fracture dont la grille chaotique finit par supplanter le motif. La couleur est presque absente de ces grisailles.Demoiselles d'Avignon (1907, Museum of Modern Art, New York)
    Il s’achève à la fin de la Première Guerre mondiale.